Eau du robinet ou eau en bouteille : laquelle choisir ?

29 Janvier 2014

Après l'excellent reportage diffusé le 28 janvier 2014 sur France 5, j'ai voulu faire le point sur l'eau que nous buvons:

Les besoins en eau de l'organisme sont de l'ordre de 1,5 à 2 litres litre par jour, dont une partie est apportée par l'ailmentation, et l'autre par l'eau de boisson. L'hydratation est essentielle au bon fonctionnement du corps et l'eau répond parfaitement à ce besoin, nous apportant au passage quelques minéraux (calcium, magnésium...), sans les calories, mais aussi, malheureusement, son lot de pesticides, nitrates et résidus de médicaments !

L'eau du robinet est très contrôlée : une cinquantaine d'analyses sont effectuées quotidiennement (température, pH, teneurs en nitrates, pesticides, métaux lours, bactéries...). Malgré cela, on lui reproche régulièrement d'être trop calcaire, d'avoir un goût de chlore trop prononcé ou des taux de nitrates trop élevés. Qu'en est-il réellement ?

Les nitrates se concentrent dans l'eau du robinet, surtout dans les zones agricoles : ils proviennent des engrais et des déjections d'animaux d'élevage. Voici une cartographie de la concentration en nitrates de l'eau du robinet en France :

nitrates

Le problème des nitrates est leur possible transformation en nitrites qui eux-mêmes peuvent se transformer en nitrosamines dans l'organisme, substances réputées cancérigènes. Les concentrations en nitrates dans l'eau du robinet sont très contrôlées, mais dans certaines régions, les teneurs en nitrates sont plus élevées et certaines communes bébéficient d'une dérogation pour délivrer à leurs habitants une eau qui renferment des taux de nitrates supérieurs aux normes !

Les personnes sensibles (femmes enceintes, jeunes enfants) devront donc préférer l'eau en bouteille !

Les pesticides se retrouvent également en concentration parfois (trop ?) élevée. Certains pesticides sont des perturbateurs endocriniens, c'est à dire qu'ils interfèrent avec les fonctions hormonales de l'organisme et peuvent perturber leur équilibre. Depuis février 2011, le ministère de la santé a décidé de multiplier par 5 les seuils de concentration autorisée de pesticides ! Voilà qui résout certains problèmes de non-potabilité de l'eau dans certaines régions françaises...

Le plomb peut se retrouver dans l'eau du robinet en quantité plus ou moins importante. Ce sont surtout les cananisations en pomb (dans les habitations anciennes) qui relarguent dans l'eau des quantités variables de particules. Le plomb s'acumule dans l'organisme et peut provoquer des "intoxications" (saturnisme).

Le chlore donne un goût assez désagréable. Il est ajouté pour éliminer les bactéries et autres micro-organismes qui pourraient être à l'origine de problèmes de santé, et depuis les événements du 11 septembre 2001, sa teneur est bien plus élevée.

Les résidus de médicaments se retrouvent également dans l'eau du robinet. À ce jour, il n'existe pas de limite légale de concentration en résidus médicamenteux dans l'eau du robinet, ce qui peut laisser perplexe.

Bon à savoir : de nombreuses communes en France ne respectent pas les seuils limites autorisés pour les contaminants présents dans l'eau du robinet qu'elles distribuent. Des dérogations sont accordées et les teneurs en nitrates, en pesticides ou en arsenic sont parfois très éloignées des normes autorisées !

Tous ces polluants font l'objet de concentrations limites dont les normes sont fixées aaprès étude de leur toxicité individuelle. Mais qu'en est-il de leur toxicité croisée ? Comment peut-on être sûr qu'ils n'interagissent pas entre eux ?

Qu'en est-il des eaux en bouteilles ?

Dans les eaux en bouteille (de source ou minérale), les teneurs en polluants sont plus strictes : par exemple, la teneur en nitrates ne doit pas dépasser 15 mg/litre, alors que l'eau du robinet peut en contenir jusqu'à 50 mg. Les teneurs en pesticides sont également très contrôlées.

Mais les bouteilles en plastiques ne sont pas écologiques, ni économiques ! Par aileurs, quelques doutes persistent quant-au relarguage dans l'eau de résidus contenus dans les plastiques. De récentes études ont également relevé la présence de traces de médicaments dans des eaux en bouteille...

Les carafes filtrantes sont-elles efficaces ?

Depuis quelques années, elles ont envahi nos intérieurs. Les carafes filtrantes réduisent le taux de chlore (pour améliorer le goût) mais n'éliminent ni les nitrates ni les pesticides. Leur inconvénient : elles peuvent être à l'origine de contamination microbienne en cas d'entretien insuffisant ou de mauvaise manipulation. Leur utilité est aujourd'hui controversée.

Est-il utile de s'équiper d'un adoucisseur d'eau ?

Les adoucisseurs n'éliminent ni les nitrates ni les pesticides. Ils permettent de rendre l'eau moins dure, c'est à dire qu'il réduisent la quantité de calcaire. Or le calcaire n'est autre que du calcium, indispensable pour la santé. Par ailleurs, les adoucisseurs relarguent du sodium qui n'est pas toujours intéressant, surtout quand on doit réduire sa consommation de sel (en cas d'insuffisance cardiaque par exemple). Une eau adoucie permet donc d'éviter l'encrassage de nos machines à laver, mais ne présente pas de réel intérêt pour notre santé.

Alors, quelle eau faut-il boire ?

L'eau en bouteille semble plus sûre même si on n'est pas à l'abri de présence de contaminants. Choisissez de préférence une eau de source ou peu minéralisée au quotidien. Les eaux riches en minéraux s'adressent à des personnes qui ont des besoins nutritionnels particuliers (eau riche en bicarbonates pour le sportif, eau riche en magnésium en cas de carence ou d'apports insuffisants...).